3 questions à Marion Salvaudon, ancienne Directrice de l’UNIPAAR
LDiriger une union dans le rugby avec Marion Salvaudon
L’UNIPAAR a posé 3 questions à Marion Salvaudon, ancienne Directrice de l’UNIPAAR.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait des études de droit, que j’ai finalisées en suivant le Master de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES 2007). En 2014, j’ai complété ma formation initiale par un Master en droit social et relations du travail (Paris).
J’ai travaillé au sein du service juridique de la Ligue Nationale de Rugby de 2007 à 2015, sur les procédures d’homologations / qualifications, de composition des effectifs et en charge de l’activité de la commission juridique et de la commission paritaire de la convention collective du rugby professionnel.
En 2016, je suis partie en Nouvelle-Zélande, où j’ai fait des missions d’intérim (assistante juridique / assistante recrutement) dans une boîte d’informatique et des agences gouvernementales.
Depuis 2017, je m’implique au sein de l’UNIPAAR. D’abord à l’origine de la constitution avec Pierre Venayre, puis en tant que membre du Comité Directeur et comme conseil. A compter du 1er juillet 2019, je vais être salariée (2/3 temps).
Comment le projet de l’UNIPAAR a-t-il pris forme ?
2017 est l’année de la concrétisation de l’UNIPAAR, plus que de sa création. Cette concrétisation peut se résumer à « être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes, et les bonnes intentions ».
Le projet d’un regroupement spécifique aux salariés administratifs et assimilés du rugby est un projet ancien. Je suis arrivée dans le rugby en 2007, et le sujet était déjà évoqué chaque année. En 10 ans, il y a eu plusieurs projets de noms, de Bureau, …
En 2015, Lysiane (Fourquier) a contacté le SNAAF, et a récolté plusieurs informations utiles.
L’information d’une fusion a fait parlé de la situation des joueurs et de celle des staffs sportifs en 2017. De nombreuses personnes ont pensé aux personnels administratifs et assimilés des clubs. A l’époque, un regroupement du rugby, dédié à ces salariés, n’existait pas, et n’a donc pas pu accompagner les salariés. Même si des situations de fusions ont été évoquées (ou concrétisées) par le passé, l’actualité de 2017 a été l’élément déclencheur pour se bouger.
En avril 2017, nous avons échangé avec Pierre (Venayre), et avons décidé d’interroger plusieurs salariés du rugby, pour constituer un groupe représentatif.
Le 11 juillet 2017, nous avons organisé l’assemblée générale constitutive. Le regroupement des salariés administratifs et assimilés n’est donc plus un sujet d’apéro, il est une réalité.
Quels ont été les premiers challenges de l’UNIPAAR selon toi ?
Dès le départ, nous savions que la création d’un syndicat allait surprendre et inquiéter. Il fallait rassurer, tenter de faire dépasser le mot « syndicat » et rencontrer les salariés.
Nous avons adressé un courrier d’information à l’ensemble des Présidents du rugby* concernant la constitution de ce nouveau regroupement et de ses missions. Il s’agissait en effet d’un « nouveau syndicat », « le seul qui n’existait pas ». Il fallait rassurer. Nous avons tous conscience que sans les sportifs (joueurs/joueuses et staffs), il n’y a pas de métiers administratifs. Néanmoins, comment serait géré notre sport sans les administratifs ?
Le mot syndicat a une connotation négative pour un certain nombre de personnes. Nous en avons discuté au sein du Comité Directeur avant l’AG constitutive. La décision a été de créer un syndicat, et non une simple association, pour avoir des moyens d’action dans la représentation des salariés administratifs et assimilés (participation au dialogue social national, participation aux élections CSE, etc).
Pour représenter les salariés, il faut pouvoir les rencontrer. L’avantage d’une expérience de 9 ans à la LNR est de connaître les services de la FFR, les différents syndicats du rugby, les clubs professionnels, mais également certains clubs de fédérales. La tournée a donc été plus simple à organiser pour rencontrer les salariés, car je les connais et qu’ils ont l’habitude des autres syndicats du rugby qui organisent des visites avec leurs adhérents/potentiels adhérents.
Il est plus délicat de rencontrer les salariés des autres entités, notamment les Ligues, car nous ne connaissons pas les salariés et que les directions n’ont pas l’habitude des visites annuelles des syndicats du rugby. Nous bénéficions donc de la réforme du CSE, et de l’obligation de mise en place avant le 1er janvier 2020. L’UNIPAAR doit être conviée à la négociation du protocole d’accord préélectoral pour la mise en place des élections CSE. Cela nous permet de faire connaître l’UNIPAAR auprès des directions et des salariés. Cela nous permet de montrer notre état d’esprit : constructif et collaboratif.
L’un des prochains challenges qui nous attend est la campagne d’adhésion pour la saison 2019/2020. En 2018/2019, 132 personnes ont adhéré à l’UNIPAAR. A nous de les fidéliser, et de développer les services pour convaincre les autres salariés.
* Courrier adressé en août 2017 aux Présidents de la FFR, la LNR, des Comités Territoriaux, TECH XV, PROVALE, UCPR, APARE, UCRAF, UNAR, des clubs de TOP 14 et PRO D2, des clubs de Fédérales 1 et de Top 8.
Propos recueillis en juin 2019.